NUCLÉAIRE, MALADIE D’ÉTAT ?

Publié le par Rennes Métropole Ecologie

                               
« Au prix du pétrole, vive l'atome ! », c'est l'argument que Sarkozy et Areva utilisent pour nous vendre un second EPR !
Comme si avec un second EPR on allait régler le problème de l’énergie, (le nucléaire ne représente en France que 17% de l’énergie totale consommée), comme si avec un EPR on allait régler les conséquences d’une politique par ailleurs tout pétrole et rassasier les assujettis qui le réclament moins cher à la pompe…

Bien qu’entre crise pétrolière et second EPR il n’y ait donc aucun rapport c’est toute la classe politique qui s’écrase. Pas de débat, pas de controverse, pas d’analyse, pas même d’évocation du fameux « mix énergétique »  … Lobbying ?

Pourtant si l’on passait au tout nucléaire, vous en imaginez combien des parisiens d’accord pour encercler la capitale de « nécessaires » centrales ?

«Le nucléaire reste la seule manière de produire massivement, en base, de l’électricité de manière compétitive, fiable, et sans émission de CO2 » dixit the president himself

Compétitive ? On verra ça quand il faudra renouveler le parc (2020) et assumer les coûts, incalculables aujourd’hui, de la déconstruction.

Fiable ? Si ça n’était pas de si mauvais goût, on pourrait penser que c’est de l’humour,

Et il est faux de dire que le cycle de production nucléaire n’émet pas de CO2 !

LE SEUL AVENIR CONNU? DU NUCLÉAIRE : SES DÉCHETS

Le nucléaire devient cher et continuera d’augmenter, l’uranium est la source fossile qui augmente le plus vite.
Pour fonctionner le nucléaire utilise des minerais dont les ressources sont limitées, or si les promotions à l’étranger de Sarkareva se concrétisent, il y aura demain encore plus de « clients », donc plus de concurrence pour se procurer le « précieux » combustible… mais chacun aura une conduite respectable puisque possédant, de fait, « la bombe ».

 Enfin notre politique de l’autruche atteint son comble quand, incapables d’apporter un embryon de solution à la question pourtant déjà cruciale des déchets, on choisit… de les enfouir !

 

FIABILITÉ DU NUCLÉAIRE : OPACITÉ, SECRET ET INFORMATIONS À GÉOMÉTRIE VARIABLE…

 
MARDI 8 JUILLET 2008 : TRICASTIN :

LCI « Environ 360 kilos d'uranium ont été déversés accidentellement au cours du nettoyage d'une cuve sur le site du Tricastin (Vaucluse) ». Depuis le volume a diminué : le rejet ne serait plus de 360 kg mais de 75kg.

Avec 75 kg la quantité d’uranium rejetée s’avère quand même 27 fois supérieure à la limite annuelle autorisée, tandis que la limite réglementaire a, elle, « explosé » avec une concentration de plus de 300 000 Becquerels par litre au lieu de 50 Bq/l !

Pour Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire « La passivité des autorités de contrôle est intolérable ». Mais on devrait reparler bientôt de Tricastin et de son exploitant déjà sermonné à plusieurs reprises pour des questions de… sécurité, d’ailleurs un paysan voisin ne vient-il pas de découvrir que l’eau qu’il utilise est « anormalement chargée en uranium », bien au delà des maximums autorisés, la seule inconnue subsistant étant : depuis quand ?

 
MERCREDI 4 JUIN 2008 : KRSKO

Centrale slovène de Krsko : « Le mercredi 4 juin 2008, à 15h07, une fuite du circuit primaire de refroidissement du cœur du réacteur de la centrale de Krsko est survenue alors que le réacteur fonctionnait à pleine puissance ». Une fuite sur le circuit primaire de refroidissement d’un réacteur à eau pressurisé, c’est, après l’explosion, l'un des accidents les plus graves. En tous cas, un « incident » suffisamment grave pour que la Commission européenne déclenche Ecurie, le système d’alerte européen sur les risques radioactifs  développé depuis Tchernobyl.

Le réacteur concerné a pu être arrêté et, officiellement « il n’y a pas eu de rejet dans l’environnement »…


 

JAPON JUILLET 2007

« Pas de fuite dans l’environnement ». C’est aussi l’information qui avait été donnée le 12 juillet 2007, alors que la centrale japonaise de Kashiwazaki-Kariwa avait été secouée la veille par un tremblement de terre. Pourtant, quelques temps plus tard, la société TEPCO (Tokyo Electric Power…), gestionnaire de la centrale, reconnaissait une forte augmentation de la radioactivité dans la zone : celle ci passera en effet de moins de 1 à… 60000 Becquerels, avant d’atteindre 90000 Bq. «Il y a eu une erreur dans le calcul de la radioactivité de l'eau qui s'est échappée dans la mer», avait finalement déclaré Tepco.

Dans une usine nucléaire ukrainienne un problème de gestion du  refroidissement provoqua… l’explosion d’un réacteur : la situation fut certes mal maîtrisée, mais le nuage radioactif fut contenu en dehors des frontières françaises, et, pour notre santé à nous, on sacrifia des dizaines de « liquidateurs »…

NUCLÉAIRE : L’AVENIR ?

Le nucléaire ne peut pas être présenté comme « une énergie comme les autres ». Contrairement aux autres modes de production d’électricité, il implique des risques majeurs actuellement impossibles à maîtriser, que ce soit en termes de sécurité civile ou militaire.

Comment prétendre que les destructions illimitées à l’environnement, les dangers encourus par les populations et des coûts impossibles à maîtriser rendraient le nucléaire en quoi que ce soit compatible avec un développement durable de nos sociétés ?

Jean-Luc Daubaire

 

Publié dans Energie

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