NDDL. Compensation des zones humides : copie à revoir

Publié le par Rennes Métropole Ecologie

En octobre 2012, la commission d’enquête publique préalable à l’autorisation du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au titre de la loi sur l’eau, rendait conclusion et formulait deux réserves dont une concernant la méthode de compensation des incidences sur les zones humides proposée par les maîtres d’ouvrage. La commission demandait alors qu’un collège d’experts indépendants puisse apporter une validation scientifique de la méthode sur différents points.

Le 9 avril, au même moment que la Commission de dialogue, le collège d’experts scientifiques rendait son rapport relatif à « l’évaluation de la méthode de compensation des incidences sur les zones humides ».

Le collège, présidé par l’hydrologue Ghislain de Marsily a émis 12 réserves, parmi lesquelles la non adéquation de la méthode avec le SDAGE Loire-Bretagne, son excessive complexité rendant peu accessible le dossier aux citoyens malgré le droit de chacun de « participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement » défini dans la Charte de l’environnement. Et concernant la méthode proposée au cas particulier de Notre-Dame-des-Landes, les experts pointent du doigt : l’analyse non pertinente de la qualité physico-chimique des eaux et de la fonction biogéochimique des zones humides, l’analyse insuffisante du fonctionnement hydrologique quantitatif, l’importance sous-estimée du ralentissement des crues, la caractérisation initiale insuffisante de la biodiversité, la difficulté d’appréciation et incertitudes sur la faisabilité des mesures de génies écologiques, les incertitudes sur la mise en œuvre des mesures de compensation, l’insuffisance de l’engagement formel des maîtres d’ouvrage à l’obligation de résultat et enfin, l’absence de suivi satisfaisant des mesures de compensation.

Le collège invalide donc la méthode et propose la démarche à suivre pour élaborer une nouvelle méthode.

C’est une bonne nouvelle pour les écologistes qui dénoncent sans faiblir ce projet ubuesque. Le collège d’experts confirme que dans l’état, le projet NDDL n’est pas conforme au regard du droit à l’environnement. Le sera-t-il un jour ?

Que de temps, que d’études, que d’argent pour un aéroport qui convainc de moins en moins, même dans les rangs de ses propres défenseurs !

Publié dans Actualité politique

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