CM DU 07/06/2010 -RENTREE SCOLAIRE 2010 ET CODE DE LA RUE

Conseil Municipal – 07/06/2010

 

Préparation de la rentrée scolaire 2010 – Retraits et affectations d’emplois – Avis du Conseil Municipal.

 

 

 

Intervention de Pascale Loget pour le groupe Rennes Métropole Ecologie

 

Monsieur le Maire, cher(e)s collègues,

 

« Un solde positif de 300 enfants ! » comme cela est dit froidement !

Qu’est-ce que cela veut dire ?

 

D’abord, c’est une excellente nouvelle !

Nous devons être très à l’écoute des changements qui s’opèrent dans notre ville. Je veux croire que c’est un retour à la ville et la suite logique des efforts rennais.
C’est un mouvement que l’on peut appréhender en France et en Europe. La fin du mythe de « la petite maison dans la prairie » ? Les foyers avec enfants qui souhaitent trouver les équipements, les services publics et l’espace public dans son acception large (la culture, la démocratie, la diversité, le vivre ensemble …) reviennent en ville. Il faut les retenir.

C’est vrai que le coût des déplacements automobiles, les crises, la baisse des revenus y sont pour quelque chose. Mais  les meilleures conditions pour habiter, se déplacer, se divertir en ville sont aussi des explications plausibles. C’est un mouvement qui consacre aussi la politique de la ville de Rennes, ville éducatrice, ville qui accueille dans la mixité avec une grande vigilance sur l’habitat social.

Cela signifie bien-sûr qu’il va nous falloir sortir des schémas de fermeture d’école, ce que nous faisons. Cela veut dire qu’il va falloir mettre le paquet sur la place de l’enfant dans notre ville si nous voulons profiter de cette manne.

Place des enfants dans l’espace public, accès à la nature en ville, jardins publics, droit de faire du vélo, de se déplacer à pied librement, nous pouvons faire mieux.

 

Je dois dire que la place des enfants et des jeunes enfants dans l’espace public, dans les quartiers à Berlin dans le cadre du déplacement organisé par Frédéric Bourcier, nous a interpellés, élus, urbanistes et habitants. La démographie est en baisse en Allemagne, c’est un gros problème ; pourtant les enfants sont partout, visibles, citoyens, piétons, cyclistes, acteurs dans l’espace public.

Notre attitude d’encadrement et de surprotection permanente, notre manque de créativité pour ce qui concerne les jeux, les cabanes, leur place dans l’espace public contraste largement avec les pratiques que nous avons relevées à Berlin. Les jeunes enfants construisent, se salissent, jouent avec l’eau, la terre, tombent, grimpent dans les arbres, expérimentent et investissent seuls ou avec leurs parents les quartiers et la ville.

 

 

 

Signature de la charte Code de la Rue avec différents partenaires

 

 

 

Intervention de Pascale Loget le groupe Rennes Métropole Ecologie

Monsieur le Maire, cher(e)s collègues,

Depuis 2006, le Code de la Route a été modifié pour intégrer de nouvelles notions qui étaient présentes dans d’autres pays européens concernant :

  • Le principe de prudence
  • La notion de personnes vulnérables
  • Les concepts de rue partagée ou d’espaces publics partagés.

Et le Code de la Route intègre les nouvelles pratiques urbaines, hier alternatives et aujourd’hui de moins en moins minoritaires, comme : marcher à pied, prendre son vélo, changer de mode de déplacement, l’intermodalité.


Ces nouvelles notions sont dénommées dans un paquet de règles qu’on appelle « Code de la rue. »  Pour la route, il y a le Code de la Route. Pour les rues, il y a le « Code de la Rue », partant du principe que les villes ne sont pas que du flux, qu’on y vit et que les espaces publics sont plutôt pour les gens que pour les autos. La ville qui s’adapte à la voiture c’est fini, la ville s’adapte à la vie des gens, c’est mieux.

 

Le « code de la rue » fait la part belle aux zones apaisées : l’aire piétonne, la zone de rencontre (20 km/h) et la zone 30 ; tant mieux, nous aussi. Il donne un peu plus de droit aux cyclistes avec l’instauration du double sens vélo dans les zones 30 et la priorité des usagers des pistes cyclables aux carrefours. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir comme cette mesure déjà appliquée dans certaines villes et qui tarde dans la réglementation nationale (le lobby voiture aurait-il repris du poil de la bête ?)

Comme il y a très peu d’informations nationales et que ce « Code de la Rue » s’applique, nous avons décidé de l’appliquer et de le faire connaître.

Mais comment le faire connaître et l’adapter au mieux avec les usagers rennais ?

 

D’abord, nous sommes allés voir en Suisse comment ils organisaient l’intermodalité, les zones de rencontres et l’accompagnement de la pratique du vélo. On a été séduit par la notion de fluidité douce à l’opposé du stop and go (son efficacité / déplacement/ pollution et conduite écologique).

Ensuite, nous avons fait un diagnostic partagé sur les pratiques de déplacements à Rennes, comportements des usagers et aménagements de l’espace public.

Les recettes toutes faites du style « il n’y a qu’à / il faut qu’on » avec toujours plus de barrières, de poteaux, de panneaux, de bordures de granit sur la voirie, ont atteint leurs limites budgétaires et peuvent même se révéler dangereuses : source de nombreuses chutes pour les piétons, d’accidents pour les vélos et accessoirement enrichir les marchands de pneus auto. Davantage de confort dans l’espace public s’impose ; la ville douce pour les personnes avance.

 

Sur les comportements, là aussi la verbalisation n’est pas la panacée. La méconnaissance des règles anciennes et nouvelles, vous respectez les sas vélos par exemple ? Du vivre ensemble, on a le droit de traverser une rue même quand on a du mal à marcher, quand on est un enfant ou avec une canne ?  Le respect des handicapés : Un chevalet pour signaler les promos du restaurant sur la rue piétonne, ça ne dérange personne, sauf le malvoyant qui se le prend dans les jambes

Et puis la ville change, un service de vélos en libre-service, le changement de mode de déplacements suivant l’usage, on devient tour à tour automobiliste, cycliste, usager du TC, parfois dans une même journée, suivant les types de déplacements.

 

Donc à partir de ce diagnostic et je remercie tous les représentants des usagers, les associations et les professionnels pour leur travail assidu, une charte « Code de la rue » a été rédigée, ce sont des orientations globales qui guideront le programme d’actions en préparation pour la rentrée.


Cette charte a vocation à être diffusée, partagée et à conduire nos aménagements, notre réglementation et notre police :

La sécurité et la prudence de chacun qui ne participe pas d’une vision sécuritaire où chacun est sur son segment avec des droits mais bien plus de l’attention portée à la sécurité de l’autre et à sa propre responsabilité. Avec un point majeur : la réduction de la vitesse automobile et des engins motorisés.

Le droit des personnes vulnérables (les  handicapées, les enfants, les personnes âgées ont des droits, les usagers les plus fragiles ont des droits). Avec un point majeur : lutter contre l’encombrement de l’espace public par les véhicules, chevalets, poubelles ….

Le partage de l’espace public avec le développement de zones apaisées et d’une meilleure ergonomie.

La promotion des modes de déplacements actifs/doux. Là, le point majeur, c’est que ce que l’on croyait inné et facile – marcher, faire du vélo, ce n’est pas si naturel que cela – il y a besoin d’apprentissage, de soutien, d’un contexte favorable que Laetitia Médard s’efforce d’améliorer. Une fois qu’on a rédigé la charte ensemble, ce n’est pas suffisant, il nous faut rédiger le programme d’actions, trouver les partenaires et les réseaux. Voilà ce que je vous demande mes chers collègues d’approuver.

 

 

Intervention de Jean-Luc Daubaire pour le groupe Rennes Métropole Ecologie

 

Monsieur le Maire, cher(e)s collègues,

 

Je profite de cette délibération relative à la charte Code de la Rue pour rappeler le rôle des collectivités et plus particulièrement des villes dans la mise en œuvre de politiques durables. Car si l’on attend le gouvernement pour qui « l’environnement ça commence à bien faire », nous risquons bien vite d’aller à-rebours. En effet, force est de constater aujourd’hui que le gouvernement s’écarte sans complexe des engagements du Grenelle, dont il n’a pourtant jamais manqué de se targuer : abandon de la taxe carbone et de la taxe poids lourds, recul devant la réduction des pesticides et l’interdiction des plus dangereux, acharnement sur le secteur éolien… la liste est longue ; nous ne vous imposerons pas cette litanie.

Dans ce contexte de recul net et de scepticisme accru envers les enjeux environnementaux, quid du Code de la Rue ? On notera que depuis le décret du 30  juillet 2008 (instituant le devoir de prudence des conducteurs vis-à-vis des plus vulnérables, les zones de rencontres et la généralisation du double sens cyclable), toutes les nouvelles modifications du Code de la Route en faveur des piétons et des cyclistes sont actuellement en attente d’approbation par le gouvernement.

Il semble bien, au niveau de l’Etat, que le Code de la Rue  soit au point mort. C’est pourquoi, il importe que nous continuions à agir, et de façon significative, pour la cohabitation des usagers de la rue et pour la qualité de vie dans notre ville. La physionomie de nos villes doit évoluer car elle reflète encore trop la réalité d’hier, d’un temps où la voiture était reine et la ville taillée pour elle. Le Code de la Rue doit s’imposer pour retrouver enfin un espace social à dimension humaine  dans les zones urbanisées, parce qu’en matière d’urbanité, de sécurité et de citoyenneté, le code de la route, ça commence à bien faire !

 

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