Vœux pour l'année 2009 : investissements ou décroissance ?

Janvier 2009, les cérémonies des vœux sont moins convenues que d’habitude. Les conversations et les discours traduisent l’inquiétude ambiante mais aussi les questionnements sur la société qui va émerger de la crise des systèmes (krach, délocalisation, récession, changement climatique, sarkosysme et réformes...)

Bien-sûr, la posture officielle est très allante sur l’air de “Nous tenons la barre. Vous pouvez compter sur la puissance publique des collectivités pour maintenir le niveau d’investissements …”.  Dans les conversations, c’est une autre musique assez ambigüe, à la fois inquiète sur le pouvoir d’achat mais aussi titillée par l’idée d’une sorte de rédemption par la décroissance avec moins de consommation, plus d’égalité, davantage d’environnement.

L'ambiance n'est plus aux “y a qu’à”, “faut qu’on”, la tendance est plutôt aux changements de comportements. Mais les changements de comportements ne doivent pas se limiter à la sphère privée.  Dans le domaine des investissements publics, qui sont une nécessité pour maintenir l’emploi, les choix et les exigences doivent être à la hauteur de la nouvelle société en germe; il ne s’agit plus d’investir pour "investir et relancer" mais d'investir différemment pour loger qualitativement, pour transporter qualitativement, pour soutenir la recherche et l’innovation très utile. De ce point de vue, on peut avoir quelques doutes : plan autoroutier,  automobile de papa, jérémiades sur l’écotaxe …

Quant à la vertu d’une bonne crise pour remettre d’aplomb notre mode de vie, davantage de solidarité, vers une société moins consumériste, je n’y crois pas. Les crises comme les guerres ne remettent pas les pendules à l’heure;  ni les financiers pourris, ni les marchands d’armes ne subissent la pénurie.  La pire alliance serait celle de la récession économique, de la récession des libertés et de la justice.

Alors quelle année 2009 peut-on souhaiter et construire ensemble ?  Une année de relance économique verte intelligente, de vigilance sur les investissements et les dettes publics, de résistance pour les droits humains et d’innovations pour notre chère et unique planète.

Pascale Loget

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