L’agriculture intensive pollue et elle nous coûte cher !

Publié le par Rennes Métropole Ecologie

La pollution agricole de l’eau fait de nouveau l’actualité, cette fois-ci suite à la publication rapprochée d’une part d’un rapport du Commissariat général au développement durable et, d’autre part, du décret assouplissant les règles d’épandage (JO du 11 octobre). Le rapport montre point par point l’impact financier du traitement des pollutions agricoles de l’eau sur les collectivités et sur les particuliers : ce que les ménages paient directement sur leur facture d’eau et ce que cela leur coûte indirectement (achat d’eau en bouteille, carafes filtrantes, collecte et traitement des bouteilles plastiques…). Le rapport est édifiant. Le coût pour les ménages est évalué entre 1 milliard et 1, 5 milliard d’euros. Quant au coût total du traitement des excédents de l’agriculture et de l’élevage dissous dans l’eau, il serait supérieur à 54 milliards d’euros par an et le coût complet de dépollution du stock des eaux souterraines serait lui supérieur  à 522 milliards d’euros, indique l’étude…

 

La Cour des comptes, nous rappelle cette même étude, dans un rapport de 2010, révélait déjà les incohérences de la politique de l’eau menée en France en indiquant que pendant que plusieurs pays, comme le Danemark ou l’Allemagne en Bavière, étaient parvenus à réduire de 30% les consommations d’azote et donc à améliorer la qualité de l’eau en responsabilisant les agriculteurs, la France continuait à généraliser le traitement des pollutions de l’eau à l’entrée des réseaux… une politique 2,5 fois plus coûteuse. Bref, la France préfère guérir que prévenir même s’il faut payer plus cher !

En Bretagne, nous sommes particulièrement touchés par ces pollutions agricoles de l’eau. Les algues vertes nous le rappellent chaque année. Et en Région aussi ça traine. Le dossier manque cruellement de volonté politique… la fameuse campagne de FNE aurait dû être l’occasion pour la Bretagne, non pas de se braquer, mais de mettre la pression sur l’agriculture intensive, avec qui on reste beaucoup trop arrangeant. Ce qu’on attend de nos autorités c’est du volontarisme et de l’engagement politique. Le lobby agricole ne doit être invité à négocier que sur une seule chose : comment réduire d’au moins 50% les rejets en nitrates à l’origine des algues vertes dans les trois ans à venir.

 Tout autre axe de négociation ne sera que temps gagné pour ne rien changer (ou si peu) côté agriculture intensive et temps perdu pour la santé publique, le niveau sanitaire de l’eau, des terres et des rivages de Bretagne.

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