Santé et environnement. Comment des risques auraient pu et pourraient être évités

Le 23 janvier dernier l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) a publié le second volume d’un rapport intitulé « Signaux précoces et leçons tardives ». Voici un rapport qui conforte le rôle fondamental des lanceurs d’alerte et qui met en garde décideurs politiques et industriels. Vingt études de cas sont présentées parmi lesquelles : l’empoisonnement au mercure industriel, les problèmes de fertilité causés par les pesticides, les perturbateurs endocriniens présents dans les plastiques, les téléphones portables, les OGM…

Aujourd’hui, explique le rapport, les nouvelles technologies sont approuvées et adoptées partout dans le monde beaucoup plus rapidement que par le passé. Et parfois trop rapidement, ce qui rend possible « la propagation rapide et accrue des risques, dépassant la capacité de la société à comprendre, reconnaître et réagir à temps pour éviter les conséquences néfastes. » L’actualité autour des pilules contraceptives de 3ème et 4ème génération illustre parfaitement ce que dénonce cette nouvelle publication de l’AEE qui pointe également du doigt les entreprises qui « dans certains cas […] ont privilégié les profits à court terme au détriment de la sécurité du public, en cachant ou en ignorant l’existence de risques potentiels ». L’AEE recommande d’utiliser plus largement le principe de précaution qui est presque toujours bénéfique. Elle invite la science à prendre en compte la complexité des sujets environnementaux et biologiques, notamment à travers une approche plus globale des problématiques. Elle encourage les décideurs politiques à « réagir aux signaux avant-coureurs plus rapidement » et propose que « ceux étant à l’origine de futurs préjudices payent pour les dommages causés ». Enfin, figurent parmi les principales recommandations de nouvelles formes de gouvernance afin d’impliquer « les citoyens dans les choix effectués en matière d’innovation et d’analyse des risques ».