L'automobile a-t-elle un avenir ?

Publié le par Rennes Métropole Ecologie

La crise automobile va toucher des milliers de personnes et pose beaucoup de questions. Est-ce une crise conjoncturelle liée à la crise financière ou une crise larvée déjà ancienne ? A qui iront les différentes aides annoncées  et elles serviront à quoi ? à la reconversion des salariés, à la relance de la consommation de véhicules ou au soutien des grands groupes ?

Trois types d’arguments justifient le discours ambiant sur la relance d’une automobile, devenue comme par magie “verte” ou “propre”. Le premier : la relance du secteur automobile permettra aux entreprises de “tenir” voire d’être super compétitives lorsque le beau temps reviendra; c’est un mauvais moment à passer . Le second : la relance de la consommation fera des consommateurs des acheteurs de voitures en puissance, merci Monsieur Keynes ! Le troisième : les USA vont forcément relancer leur secteur automobile ce qui permettra aux européens d’en faire autant. 

Chacun aura noté le caractère schizophrène de cette “relance du secteur automobile” : d’un côté, «Un monde avec davantage de voitures” et de l’autre “la lutte contre le changement climatique”. Plus troublant, le discours ambiant nie la réalité d’une société en profonde mutation avec des besoins nouveaux pour de nouvelles manières de se déplacer. Pourtant les perspectives de développement économique ne manquent pas : de la sécurité, une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et des particules, des modes de déplacements partagés, accessibles à tous avec de multiples services plutôt que la voiture individuelle.

Beaucoup d’automobilistes, hier “accros”, prennent goût à d’autres modes de déplacements moins coûteux. Dans le même temps, l’offre en transports en commun devient de plus en plus intéressante. Les lobbys auront beau faire : la voiture de papa et de grand papa a vécu, même si on a vu un fabricant français sortir un 4X4 il y a quelques semaines ! Il suffit de suivre la progression des TER en Bretagne (10 % par an) ou encore des services de covoiturage pour comprendre les opportunités des transports en commun, les besoins en services, les perspectives de nouveaux types de véhicules à mi-chemin entre l’automobile individuelle et les transports en commun.

Pour toutes ses raisons, les soutiens publics ne doivent pas servir à "éponger" les erreurs des constructeurs mais se porter à la fois en direction des salariés pour qu’ils puissent faire évoluer leurs compétences vers les secteurs les plus porteurs et en direction des entreprises qui réellement, innovent pour répondre aux besoins d'une société qui change ses modes de consommation.

 

Pascale Loget

Publié dans Solidarités

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