Vote du budget 2011 : intervention du groupe RME

Publié le par Rennes Métropole Ecologie

Lundi 4 avril 2011, le Conseil Municipal de la Ville de Rennes vote le budget primitif de l'année 2011.

Voici l'intervention du groupe RME

 

 

 

Intervention de Jean-Luc Daubaire pour le groupe Rennes Métropole Ecologie

 

 

Pour la troisième année consécutive, le vote du budget se fait dans un contexte national et international difficile. Les collectivités territoriales, en plus des différentes crises qui les accablent, doivent faire face au gel des dotations de l’Etat et à la réforme des collectivités : restrictions sur fond de changements profonds. Malgré cet environnement encore incertain, le budget qui nous est présenté ce soir pour l’année 2011 est en plusieurs points satisfaisant :

parce qu’il maintient un niveau d’investissement élevé, ce qui est dans le contexte actuel, preuve d’ambitions fortes pour notre ville

parce qu’il respecte l’engagement porté auprès des Rennaises et des Rennais de ne pas augmenter les impôts locaux jusqu’en 2014

parce qu’il présente une situation financière stable et seine

parce qu’il parvient à maintenir le soutien aux associations qui contribuent pleinement au dynamisme de la Ville

 

Ce budget, éminemment social, révèle aussi l’engagement de la ville en faveur de politiques durables :

 

Energie :

Nous nous félicitons de la nouvelle enveloppe dédiée au secteur de l’énergie, enveloppe de 2 millions d’euros consacrés à des travaux d’économie d’énergie. Alors que nos ressources fossiles s’épuisent et que le prix des énergies ne cesse d’augmenter, il nous est nécessaire et urgent d’intervenir fortement sur nos bâtis car nous avons beau réduire les consommations, la hausse des coûts de l’énergie ne permet pas de réduire nos factures. Il nous faut donc impérativement baisser nos consommations : affaire de comportement bien sûr et d’optimisation de nos bâtiments en matière d’isolation, ce à quoi va nous servir cette enveloppe en 2011. C’est le rôle d’exemple de la Ville qui est en jeu. Rappelons que 80 % du problème est d’ordre privé et que si nous voulons entrainer les Rennais dans des comportements de réduction de consommations, il nous faut être exemplaire.

Il nous faudra donc également mettre en place des actions concrètes sur les questions de réhabilitation thermique et d’acquisition d’équipements économes en énergie. La précarité énergétique gagne du terrain chaque année à Rennes. Il y a urgence à réduire notre dépendance aux énergies traditionnelles. Car c’est bien l’héritage que nous avons à gérer aujourd’hui ! La dépendance aux énergies fossiles (gaz, pétrole, uranium), dont nous ne maîtrisons plus le coût.

Il nous faut donc aujourd’hui préparer Rennes post-carbone, Rennes sans pétrole, alors que celui-ci influe sur 60 % de notre économie ! Il ne s’agit bien évidemment pas de se lancer aveuglément sur une autre énergie miracle (l’électricité). Il faut avant tout réduire nos consommations pour passer d’une surproduction intensive, « l’offre », à des projets responsables, calibrés sur les besoins réels ! Des équipements de taille humaine utilisant des énergies locales inépuisables, et calibrés sur les besoins de la société, non sur des objectifs d’expansion, de bénéfice ou de satisfaction d’actionnaires vivant… ailleurs !

Il nous faut développer le solaire partout où cela est possible, et donc revoir nos « règles d’alignement », pour orienter correctement TOUS les nouveaux bâtiments. Il nous faut être plus fermes encore et imposer l’isolation par l’extérieur, interdire le chauffage électrique, utiliser toutes les ressources. Nous sommes engagés à réduire les émissions de CO2 et nos consommations, faisons en sorte que les nouveaux projets soient neutres, non producteurs de nouvelles consommations, pour ne pas alourdir la banque !

 

Achats et approvisionnement : le bio dans les cantines

En 2010, les envolées du prix du bio, que nous avions considérées pour certains produits comme injustifiées, nous avaient contraints à suspendre les repas bio dans les cantines. En 2011, nous nous réjouissons de voir de nouveau possible l’intégration du bio dans les repas de nos enfants.

 

Les modes actifs de déplacements : changer de « civilisation ».

Le dossier Code de la Rue repart d’un « bon pied » avec un appel à projets lancé par la Ville de Rennes dans les prochains jours.  Après la signature de la Charte Code de la Rue par 11 partenaires, ce dossier était passé au second plan, non pas du fait de notre collègue Pascale Loget ni des services de la VDR ou des associations très motivées mais de notredifficulté à travailler de manière  transversale sur ce sujet. Notre collègue comme tous les collègues du groupe RME, souhaite que les dossiers soient traités dans tous leurs aspects, techniques, quotidiens, participatifs avec une attention aux changements de mode de vie et d’usages.

 

Comme sur d’autres sujets d’ailleurs, la vision transversale, systémique, écologique n’est pas naturelle. Il nous faut mieux travailler tous services confondus avec les parties prenantes et cela rejoint la demande récurrente que nous faisons de ressources pour se doter de tableaux de bord développement durable.  Cette vision holistique est une nécessité pour coller au quotidien et au futur des rennais, pour changer le paradigme, changer de civilisation.

Le code de la rue, les déplacements, l’espace public, c’est à la fois des infrastructures, de l’ingénierie mais aussi de la concertation, l’étude des usages, en relation avec tous les enjeux : des enjeux de sécurité et  d’efficacité  mais aussi écologiques, de santé publique (la marche et le vélo sont des modes actifs pour enrayer le surpoids), d’accessibilité, d’urbanité avec un espace public cohérent, partagé et non morcelé.  

Nous appuyons totalement notre collègue Laetitia Médard dans sa démarche pour promouvoir le vélo ; nous avons besoin de données sur le sujet, de mieux comprendre les motivations, les ressorts de l’usage de ce mode de déplacement. Nous serons attentifs à ce que les nouveaux aménagements ne constituent pas une régression alors que le nombre de cyclistes lui ne cesse d’augmenter.

 

Nous avons besoin aussi d’une nouvelle vision sur les modes de déplacements, non plus d’avancer rue par rue, segment par segment ce qui est extrêmement coûteux puisqu’il faut marquer par des aménagements lourds le changement de statut de la voirie. Il va nous falloir assumer de la cohérence sur l’hypercentre et le résidentiel pour la limitation de la vitesse et la promotion des modes actifs. Le Schéma de déplacements des Zones apaisées (c’est le terme officiel consacré aux zones piétonnes, 30 et de rencontres) va nous permettre déjà d’avoir une photographie pédagogique de l’existant.

 

 

L’eau : une première contribution importante au débat public sur l’eau

Cette année sera marquée par le renforcement des compétences du SMPBR qui n’est pas un chèque en blanc que les élus rennais et RM donnent à Marc Hervé et au Comité syndical. Les enjeux sont énormes : enjeux écologiques de qualité de la ressource et de l’eau traitée, enjeux territoriaux de relation avec les producteurs d’eau (les territoires, les agriculteurs, usage de la meilleure ressource locale pour la consommation humaine et non plus pompage et mélange des nitrates et des pesticides au gré des analyses, enjeux de services publics avec la fin des différents contrats avec Veolia (31 décembre 2014 pour le contrat rennais) mais aussi dans un jeu de poupées russes, des autres syndicats.

 Sur ce dossier, nous avons été à l’origine d’un audit  d’experts sur les enjeux et les missions du SMPBR  (Eau de Paris, MCE, Conseil scientifique de l’environnement en Bretagne, Fédération des agrobiologistes …) ; le travail s’est réalisé dans de bonnes conditions depuis 3 mois.  Nous attendons comme promis sa finalisation, sa diffusion et discussion avec le SMPBR comme promis. Nous sommes persuadés que c’est une première contribution importante au débat public sur l’eau. Tenaces pour l’organisation de cet audit, nous serons tenaces pour la diffusion publique du rapport dans les meilleures conditions.

 

La nature en ville

Enfin, nous avons une vraie politique de la nature ne ville : zérophyto, gestion différenciée des espaces, grand prix pour notre gestion de l’arbre en ville… mais il va falloir donner plus de moyens à un service qui, à moyens humains constants, ne va pas pouvoir indéfiniment prendre en charge des hectares supplémentaires année après année.

Beaucoup d’innovations sont portées par ce service, les jardins partagés, le retour de l’animal en ville. Il faut accompagner ce travail dans nos GT. Quel pourcentage de verdure disparaît chaque année à Rennes ? Il y a trop de dossiers où il faut se battre pour protéger la nature, pour sauvegarder des arbres accusés de salir les voitures… ce qui se fait à Rennes est bien et la Ville a d’ailleurs été récompensée en gagnant le 3ème prix capitale française de la biodiversité. Mais là encore, il faut faire plus et mieux.

 

Pas à pas, la Ville de Rennes s’engage sur le voie du développement durable et est récompensée régulièrement pour ses actions, cependant pas de grand virage à l’horizon 2011. Et pourtant c’est ce que nous attendons : le tournant de notre économie qui transcrira en actes « développement durable », « politiques soutenables », etc. Cela fait trois ans maintenant, que nous le disons et le redisons dans cette assemblée, nous devons engager une véritable conversion écologique de notre économie.

On le sait, on le voit, on le constate chaque jour, les questions écologiques sont aujourd’hui aussi sociales et économiques. Quelle résistance au changement ! Alors que tout indique qu’il faut prendre une autre voie pour notre avenir et celui des générations à venir, nous demandons une autre orientation dans l’utilisation de l’agent public, moins pour les industries du passé, plus pour l’avenir…

On ne peut pas se contenter de faire de l’écologie et du développement durable un secteur cloisonné avec des évolutions à la marge. Il s’agit d’une cohérence et d’une pensée globales. Tout comme le social ne se limite pas au secteur social mais intègre bien chacune de nos actions car il s’agit de notre projet politique, il doit en être de même pour l’écologie.

 

 

Publié dans Vie municipale

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